Beijing la difficile
Après une première journée repos et légère flânerie, et une seconde consacrée à la Grande muraille, nous étions d'attaque pour deux journées complètes dans Beijing. Histoire de renverser notre opinion sur la ville et ses habitants.
Forcés de changer d'auberge de grand matin, et donc de transporter nos grands sacs, on s'était fixés d'affronter l'épreuve de la "gare" juste après. On a pas été déçus. Tous les guides conseillent d'acheter les tickets de train via les auberges de jeunesse ou autres commissionnaires. Bien entendu ceux-ci se sucrent allègrement sur notre dos. Donc, on s'en occuperait nous-mêmes.
Arrivés à la gare de Beijing, il faut déjà trouver LE (oui LE) guichet réservé aux étrangers. Il est bien caché, mais avec un peu d'intuition, on y arrive. Dans la file, entourés d'étrangers (non il n'y avait aucun étranger à ce guichet dédié...aux étrangers) de chinois, on se fait bousculer dans tous les sens...mais Nels ressort ses us de Cro-Magnon (ça sert d'être portugais) et Angie ses griffes de directrice, et on parvient malgré tout au guichet. Guichet opaque, hormis une minuscule petite lunette à 1m30 du sol (et même pour Nels c'est bas). On jette un oeil. Non, la tâche ne sera pas facile...! D'autant plus qu'on veut 3 tickets différents bien précis (x2), qu'il faut choisir la classe (pour nous ce sera Hard Sleeper Middle) et qu'on veut au minimum être dans le même compartiment. Après un échange dantesque, à base de "Nooo...at MIDNIGHT...comment ça y en pas?...We saw there is a train co**asse...no I don't give it back...my money first...aaah...tu vois quand tu veux...", on est parvenus (et après avoir été modifié l'heure de l'un des trains au "Ticket Desk of The Director") à obtenir nos tickets. Mission accomplie.
Après cette épreuve, on méritait bien un bon plat de nouilles ou de porc grillé et riz...le problème? On aime pas ça! Eh oui, on a du mal avec la nourriture chinoise. Pour Nels, c'est pas une surprise car déjà à Bruxelles, il n'aime pas ça. Pour Angie, c'est plutôt qu'elle n'est pas très attirée par les odeurs et a du mal avec le manque d'hygiène apparent. Heureusement pour elle, les nouilles...ça passe! On a du mal à se lancer, mais ça va passer avec le temps...faudra bien manger! Ce qui est difficile, c'est de vouloir tester une brochette de serpent ou de poulpe au marché, et de voir juste à côté une brochette de petites souris (sans la peau j'vous rassure!). Bref, c'est pas l'extase à ce niveau là...
Revenons-en à nos deux (moins la demi-journée pour la gare) journées pékinoises. C'est peu de temps pour appréhender une si grande ville. Car Beijing est une TRÈS grande ville. Ce qui nous semble être un minuscule petit quartier sur le plan...représente en réalité de "longues heures" de marche. Malgré tout, nous avons vu pas mal de choses.
Et autant être francs, Beijing ne nous aura (finalement) pas charmés. Et pour cause, c'est pas charmant du tout. Difficile de s’émerveiller devant les grands boulevards soviétiques ou les quartiers plus luxueux mais tout aussi dépourvus d'âme.
Que dire des hutongs? Sensées être les artères de vie de cette ville, elles manquent de couleurs. Elles sont généralement peu attrayantes et grisonnantes. Pour celles où il y a de la vie, l'authen-toc a souvent remplacé l'authentique (pour paraphraser le Lonely).
Les pékinois. On l'a déjà dit mais il n'est pas inutile de le répéter: il est indispensable de laisser au vestiaire tous nos concepts de politesse, galanterie, serviabilité, et autres sourires ou mercis. C'est probablement culturel, on l'accepte et surtout on ne généralise pas. Mais c'est pas cool. On attend vraiment pas les tapis rouges (ce qui était le cas au Japon...quelle gentillesse...héhé), mais se faire bousculer sans arrêt, se faire écraser à chaque passage piéton, avancer des ni hao (bonjour) et sie-sie (merci) sans réponse ou devoir éviter les crachats incessants...on aime pas trop non plus! C'est dommage car on perçoit parfois de léger signes de gentillesse...mais à force...on devient nous-mêmes "pékinois"!
MAIS, car il y a un MAIS, on a découvert quelques trésors à Beijing. Commençons par le Temple des Lamas. Largement conseillé dans notre guide, on y a été avec une petite attitude dilettante à la François l'Embrouille (balançant quelques "ça va Clauuude" par-ci par-là et des "arrête de rouler comme un cow-boooy ici")...mais la déception anticipée à vite laissée place à la découverte d'un lieu relaxant et légèrement envoûtant. Plus grand temple bouddhiste tibétain de Beijing, datant de 1694, il a survécu à la Révolution culturelle et abrite un Bouddha debout de 18 mètres de haut érigé à partir d'un même bloc de bois de santal (au Guinness des records en 1990... si ça c'est pas le top!).
Motivés par cette découverte, on a pris la direction du Parc Jingshan, traversant pour y arriver de nombreuses avenues très larges et quelques hutongs, longeant la Tour du Tambour ou encore le lac du Parc Bei Hai, et se perdant même dans une école primaire...magnifique avec ses temples et ses cours.
Le Parc Jingshan, ou colline de charbon, forme une petite montagne culminant à 108 mètres et propose une vue superbe (magnifico-magistrale, selon Angie) sur la ville. Nous avons couru pour y arriver au coucher du soleil...et le spectacle en valait la chandelle. Vue sur les Parcs et les montagnes au nord et à l'ouest, sur les buildings à l'est et sur l'impressionnante Cité Interdite (aujourd'hui appelée Palace Museum) au Sud. Un immanquable à Beijing.
Après ces belles découvertes, la nuit tombée et le thermomètre en dessous de 0, on a encore longé la Cité Interdite et approché de près la Place Tian'anmen. C'était le dessert pour le lendemain.
Instruits par nos bouquins et recherches sur l'histoire de ces deux lieux, on y a été avec entrain. C'est dimanche, une foule immense de chinois s'est déplacée pour agiter des petits drapeaux nationaux, faire des photos "avec" le Grand Timonier, fouler les dalles bien gardées de la place symbolisant un élan démocratique brisé ou encore gravir les marches et franchir les allées de la Cité Interdite. Dire qu'on est émus par la charge historique de ces lieux serait mentir. Mais, on ne peut s'empêcher de ressentir quelque chose et de visualiser les images du passé. C'est d'ailleurs ce qui rend leur visite indispensable. Car même si la Place Tian'anmen est impressionnante et bordée de bâtiments au style tout aussi gigantesque, on ne peut pas dire que ce soit "beau". Quant à la Cité Interdite, les 40Y à l'entrée se justifient. Et même si l'ensemble est répétitif (sauf pour le féru des dynasties Ming et Qing), la Cour Intérieur réserve quelques belles surprises. On a particulièrement apprécié le jardin impérial.
On achève ce séjour à Beijing sur de plus belle notes qu'à notre arrivée. Même si cette ville reste une étape indispensable que nous conseillons malgré tout, nous quittons la capitale avec peu de regrets.
Dès ce soir, un train (6h) de nuit nous attends...direction Datong pour une visite éclaire de deux sites voisins. Le soir même, nous reprenons un train (7h) de nuit...direction Pingyao! Le lendemain soir, un troisième train (8h) de nuit...direction Xi'An pour quelques jours! A nous l'aventure...
En vrac...
...les tous petits enfants portent des pantalons fendus de haut en bas au niveau de l'entre-jambe. Pourquoi? Pour faire leurs besoins quand et où ils veulent. Economies de langes mais froid aux fesses!
...Internet en Chine, c'est la galère! Surtout pour les sites dont nous avons besoin pour le blog!
...prendre le train de nuit, nous stresse un peu. Une première!
Pour voir les photos, c'est par ICI.
Nels
Line
je compatis pour la bouffe, j'ai eu beaucoup de mal au vietnam ^^' en thailande ça ira déjà mieux ;)
vos photos du great wall tuent!!! j'adore!!!!
et pour le train de nuit... dormez avec vos sacs!
16 novembre 2010 à 21:13
Angie et Nels
Oui, j'me souviens de tes difficultés au Vietnam. Heureusement, il y a pas de biscuits un peu partout!
On dort effectivement avec les sacs...mais ça laisse encore moins de place :)
FÉLICITATIONS pour le petit monstre...je savais que j'aurais raison!!! Le prénom commencera par N donc? :)))
Bizzz à toute l'équipe!!!
N.
17 novembre 2010 à 03:22