Départ de Beijing identique à l’arrivée. Compliqué! A l’hôtel, d’abord. Réservation d’un taxi pour la gare de Beijing West. Il est 23h. 30Y, c’est convenu d’avance. C’était trop facile. Le taximen refuse et demande 30Y + 3Y de commission. On accepte, avant qu’il ne refuse sa propre proposition et la reformule: 50Y ou le compteur. Nels gueule dit qu’il ne paiera pas 50Y, compteur ou pas. Donc, va pour le compteur. Arrivés à destination, ce dernier affiche 32Y. Cela nous semble raisonnable. Mais, c’était sans compter sur une nouvelle xigence du taximen, il commence à s’exciter pour avoir 3Y de commission + 1Y de…reçu!?! Pour éviter que Nels lui saute à la gorge, Angie prend la négociation à son compte: “No…it’s 32 et c’est tout…Stop finish…oh hé molo hein…on va se calmer”. Après l’intervention d’un badaud “parlant” anglais (son vocabulaire devait contenir les mots “OK”, “Hotel” et probablement “Eminem”), Angie conclut l’affaire sur un: “It’s 32 sur le ticket et puis c’est tout”. Finalement, on a payé, mais on a bien rigolé.

A nous le train-couchettes pour une nuit de 6h. Beaucoup de voyageurs redoutent ce moment, et en arrivant à la gare, on faisait pas plus les fiers. Finalement, la nuit s’est bien passée. Nos compagnons de “dortoir” étaient plutôt sympas, des couchettes bien dures (c’est bon pour le dos), un espace réduit (ça rapproche les êtres).

Nous avons la chance de voyager en hard sleeper (2x3 couchettes dures superposées par dortoir). Car même s’il y a mieux (la classe soft sleeper – 2x2 couchettes mollers), il y a bien pire. Les wagons hard seat (sièges durs) sont pris d’assaut par les chinois (le prix y est pour beaucoup), et d’après certains retours, une nuit dans ces compartiments est un proche de l'enfer. Pour l’instant, on a eu le choix et on y a échappé.

Datong. Ville minière du Shanxi (à quelques kilomètres de la province chinoise de Mongolie intérieure). Plus d’1 million d’habitants. Et un thermomètre affichant des températures glaciales. On y est venu principalement pour deux sites dans la région: les grottes de Yungang et le monastère suspendu de Hengshan. Une journée sur place. Départ le soir même pour Pingyao.

Accueillis dans la gare même par le directeur de la mafia locale du centre de tourisme local (CITS), on a pas eu beaucoup le temps de respirer. On pensait déjà passer par eux pour pouvoir combiner les deux sites sur 1 jour. Donc on a suivi sans trop d’appréhension. A cause de l’absence d’autres voyageurs, il a du nous louer un taxi pour la journée. Avec le recul, c'était trop cher, et si c’était à refaire, on y aurait été par nos propres moyens. Mais, le point positif est qu'on a pu voir les deux sites sans trop se casser la tête.

Les grottes du Yungang sont magnifiques, même si le site les encadrant est un peu “surfait”. On compte 252 grottes (on a accès à seulement 45 d’entre elles) pour environ 51 000 statues, aménagées entre les 5° et 6° siècles. Structures bouddhiques chinoises aux influences perses, indiennes et helléniques, elles sont l’œuvre des Tuoba turcophones. A voir!

Les 70 km menant au monastère suspendu valent vraiment le détour. Une route traversant une superbe région montagneuse menant au pied du mont Hengshan. Le monastère est construit sur la paroi verticale du canyon Jinlong. Bâti il y a plus de 1400 ans, ce temple est unique, pas seulement par sa construction, mais aussi parce qu’il recèle d'éléments bouddhistes, taoïstes et confucéens. Une merveille architecturale. Une fois à l’intérieur, c’est réellement vertigineux.  Et oui, il y avait neigé en plus!On vous laisse apprécier ça sur les photos.

Nous avons passé le reste de la journée à Datong. Une ville qui n’est pas si hostile qu’on le dit. Elle semble en plein essor (entourée d'énormes chantiers) et donne la sensation étrange de se trouver au bout du monde. Une petite promenade nous a permis de constater que les gens sont nettement plus chaleureux et sympas qu’à Beijing (ouf!). Faut dire qu’on ne passe pas inaperçus ici. On attise leur curiosité. Ils ne voient pas souvent une jeune (et belle) occidentale aux yeux vert/gris et un jeune homme avec une aussi grosse tête proportionnellement à la taille de son corps.

Cette curiosité suscitée en ville est devenue beaucoup moins agréable sur les coups de 22h dans la salle d’attente bliiindéee de la gare de Datong. Quelques spécimens et autres cas sociaux avaient des idées plus que suspectes à notre égard et Nels a du fournir un énorme effort de contention nerveuse. Heureusement, un jeune chinois, professeur d’anglais, est venu à notre rencontre. Une discussion intéressante sur l’Asie, l’Europe, les coutumes et la difficulté pour un chinois n’ayant pas un boulot stable de trouver une partenaire, et ce même s'il gagne bien sa vie (ce qui était le cas de notre professeur – il gagne en moyenne 350€ pour 48h/semaine c’est-à-dire quasi le double d’un fonctionnaire). Chez nous, c’est plutôt le contraire, ce n’est pas très vendeur d’être fonctionnaire.

Train de nuit pour Pingyao, la ville qui a résisté au temps. Et une bonne journée de repos en perspective.

Les photos? ICI.
Nels