Incredible India…
L’Inde! L’étape tant redoutée…! Mais, après plusieurs semaines à écumer les plages de Thaïlande, nos réflexes de voyageurs commençaient à rouiller. La route et l’aventure nous manquaient. C’était donc (si on exclut le fait d’avoir quitté Delph & Willy) le moment idéal pour aborder l’Inde.
“Et alors?”, vous demandez-vous. Et bien…Tout était au rendez-vous. Tout ce qu’on avait pu imaginer ou lire sur l’Inde se confirma très vite. C’est un monde à part.
Après un vol très confortable, on s’était décidés à prendre le bus local pour rejoindre le centre de Delhi. Et ce, afin d’éviter toutes les embrouilles liées aux taxis. Mise à part une marche arrière de 2 km sur une bretelle d’autoroute bondée (!), tout se passait bien. Toutefois, le chauffeur du bus eût la bonne idée de nous lâcher en plein Delhi, dans un endroit paumé, derrière la gare. Il était 22h et autant dire que l’éclairage est inexistant. Les pieds dans la boue, on se laisse convaincre par un rickshaw (tuk-tuk local). Et là, c’est l’arnaque. Il commence à nous balader et nous emmène dans un quartier reculé, très sombre, où l’attend un homme à l’air patibulaire. Ils tentent clairement de nous intimider, à base de “l’hôtel que vous avez pris n’est pas bon…en plus, il y a un festival…impossible d’y aller…”.
Evidemment, on n’y croit pas…mais ‘faut-il encore s’en sortir sans dégâts. Nels tire du fond de son sacune arme de poing son cro-magnisme bien portugais et ordonne au rickshaw de nous conduire, et plus vite qu’à son aise, à Main Bazaar (sorte de centre, très fréquenté par les touristes et où se situent quasi toutes les guesthouses). Le gars hésite, tergiverse, roule un peu… on sent bien qu’il se demande comment poursuivre l’arnaque. Deuxième vague de cro-magnisme dans sa tronche…et on le force à s’arrêter, on descend…on continuera à pieds. L’aventure ne s’arrête pas là évidemment. On vous la fait courte: on marche au hasard dans les rues dégueulasses de Delhi, on arrive à l’hôtel, il n’honore pas notre réservation, nous propose un autre hôtel, on refuse car c’est horrible, on cherche un nouvel hôtel (il est minuit), on en visite deux, avant de se poser au Star Palace (conseillé par Cristina). Pas clean et rudimentaire, mais le proprio est plutôt sympa et la fatigue se fait durement sentir.
Voilà en quelques lignes, notre premier contact avec Delhi, et l’Inde.
Le lendemain, on attaque la visite de la ville. Connaught Place, les soi-disant Champs-Elysées locaux. Aucun intérêt. Une place délabrée avec quelques commerces (Nike, McDo’…). Ensuite, le métro direction le Fort Rouge. Pas exceptionnel, mais il vaut pour la quiétude que l’on peut y trouver. On en profite pour faire une petite sieste au soleil avant de repartir vers la mosquée Jama Masijd, la plus grande de l’Inde. On traverse des quartiers incroyables…d’un délabrement, d’une pauvreté, d’une saleté pas encore rencontrés en Asie. On marche et on marche encore, en parcourant Old Delhi, quartier de petites ruelles bondées. On ne passe pas inaperçus, surtout Angie. Le regard posé sur elle est assez déstabilisant, pour elle, comme pour Nels. On s’en sort, un peu perdus, la tête qui tourne. Le cœur serré. On continue à marcher et on décide de rejoindre le coin de notre hôtel, Main Bazaar. Plus détendu. Quelques touristes, des tout frais comme nous, et des “habitués” de l’Inde, très chill out.
Notre deuxième jour à Delhi se résume à quelques courses et une promenade dans Main Bazaar car vers 17h, nous prenons un train pour Jaisalmer, au Rajhastan. 19h de train. Pourtant prévoyants, on s’est tapés une grosse frayeur. Arrivés à la gare de New Delhi avec 1h d’avance, on se rend vite compte qu’en réalité, notre train part de Old Delhi. Course contre-la-montre pour trouver un taxi affichant un prix raisonnable. Une fois dedans, l’erreur. On lui dit: “As fast as you can”. Bon ben…il nous a pris au pied de la lettre. Une course poursuite comme on en voit que dans les films. Un véritable truc de fou. A faire absolument mais à vos risques et périls. Le train? On l’a eut…
Tout ce qu’on vous raconte là est bien joli. Mais, ça pourrait ressembler à une journée basique du touriste, à Beijing ou à Bangkok. Des visites, des hôtels, des taxis… Or, Delhi, l’Inde, c’est tout ce qui se greffe autour. L’ambiance. Le décor. Les odeurs. Les gens. La pauvreté. Le délabrement. L’insalubrité. La nourriture. L’artisanat. On est vraiment dépaysés. On n’avait pas encore vu ça. Le premier jour a été assez difficile nerveusement. On angoisse. On a envie de craquer. Mais, en même temps, on est séduits. Bizarrement. On pense à écourter le voyage en Inde. Puis, on se ravise. C’est dur. C’est fort. C’est prenant. L’Inde, Delhi, ça prend…
…la tête. On vous aborde toutes les deux secondes. Et honnêtement, malgré l’envie de se dire que c’est par gentillesse, l’arnaque, l’envie de faire de l’argent sur notre dos n’est jamais loin. C’est difficile car on veut s’ouvrir. Mais, l’embrouille vient toujours après. C’est oppressant. Surtout pour Nels qui n’aime déjà pas beaucoup qu’on l’aborde…ici, il est servit. C’est difficile de ne pas perdre patience.
…les jambes. On est toujours bousculé, presque écrasé…des rickshaws, des motos, des voitures, des vaches, des gens…DANS TOUS LES SENS. Impossible de se promener relax. Impossible. Le calme est une notion qui ne semble pas exister.
…le cerveau. L’Inde…déborde. D’énergie, de vie, de culture, de musique, de fête, de religion, de visage, de couleur, de pulsion. Un melting pot conjugué au pluriel. Des religions, des cultures…différentes. Ce mix semble coexister parfaitement. Peut-être pas parfaitement, mais cela fonctionne.
…les tripes. L’hygiène n’est clairement pas une priorité. Loin de là. C’est sale. Très sale. Les conditions de vie sont parfois insoutenables. L’état de délabrement des maisons, voiries… est assez hallucinant.
…le nez. L’odorat est souvent mis à rude épreuve. Le nez se crispe, c’est tout le visage qui est tendu…cela semble bête, mais ça n’aide pas à se détendre.
…le cœur. La pauvreté, la mendicité, les nombreux handicaps physiques sont une constante lorsqu’on marche dans les rues de Delhi. C’est difficile de soutenir le regard face à cela. La misère est là, partout. Difficile de fermer les yeux, de ne pas être heurté. Surtout quand il s’agit d’enfants.
…le palais. Le meilleur, pour nous. On adore. On aimait déjà (…grâce au resto de Name notamment. La Vallée du Kashmir – 47 Rue du Page à Ixelles, le meilleur resto indo-pakistanais de la ville, voire du pays – Name, tu peux verser l’argent sur le compte commun). On est conquis. C’est délicieux. Principalement, végétarienne, la nourriture est une vrai palette de saveurs différentes. Des épices, des couleurs, des ingrédients fantastiques. Le tout accompagné de merveilleux paiiin (Naan, Roti…)! Miaaam!
Voici nos impressions après Delhi. Incredible India (slogan de promotion du pays…) est vraiment ajusté. Nos sens sont en éveil de façon permanente. C’est ce qui fatigue et qui émerveille en même temps. Et quant à dire si on aime ou on déteste (car on dit souvent de l’Inde que c’est l’un ou l’autre)…on est, et pas juste pour être originaux, entre les deux. Le plus juste serait de dire qu’un moment magnifique et intense est souvent suivi, et gâché, par un évènement désagréable, et vice versa.
Pour conclure. On est assez d’accord avec John Kenneth Galbraith, économiste de son état, lorsqu’il dit: “l’Inde est une anarchie qui fonctionne”. C’est un peu ce qu’on ressent.
Quelques photos de Delhi. Assez peu, car notre énergie était dévouée à d’autres tâches…plus basiques: marcher sans se faire écraser, éviter une vache, regarder qui nous pousse dans le dos, tenter de passer inaperçus…bref, ce n’était pas toujours évident de sortir l’appareil photo.
C’est ICI.
Nels
“Et alors?”, vous demandez-vous. Et bien…Tout était au rendez-vous. Tout ce qu’on avait pu imaginer ou lire sur l’Inde se confirma très vite. C’est un monde à part.
Après un vol très confortable, on s’était décidés à prendre le bus local pour rejoindre le centre de Delhi. Et ce, afin d’éviter toutes les embrouilles liées aux taxis. Mise à part une marche arrière de 2 km sur une bretelle d’autoroute bondée (!), tout se passait bien. Toutefois, le chauffeur du bus eût la bonne idée de nous lâcher en plein Delhi, dans un endroit paumé, derrière la gare. Il était 22h et autant dire que l’éclairage est inexistant. Les pieds dans la boue, on se laisse convaincre par un rickshaw (tuk-tuk local). Et là, c’est l’arnaque. Il commence à nous balader et nous emmène dans un quartier reculé, très sombre, où l’attend un homme à l’air patibulaire. Ils tentent clairement de nous intimider, à base de “l’hôtel que vous avez pris n’est pas bon…en plus, il y a un festival…impossible d’y aller…”.
Evidemment, on n’y croit pas…mais ‘faut-il encore s’en sortir sans dégâts. Nels tire du fond de son sac
Voilà en quelques lignes, notre premier contact avec Delhi, et l’Inde.
Le lendemain, on attaque la visite de la ville. Connaught Place, les soi-disant Champs-Elysées locaux. Aucun intérêt. Une place délabrée avec quelques commerces (Nike, McDo’…). Ensuite, le métro direction le Fort Rouge. Pas exceptionnel, mais il vaut pour la quiétude que l’on peut y trouver. On en profite pour faire une petite sieste au soleil avant de repartir vers la mosquée Jama Masijd, la plus grande de l’Inde. On traverse des quartiers incroyables…d’un délabrement, d’une pauvreté, d’une saleté pas encore rencontrés en Asie. On marche et on marche encore, en parcourant Old Delhi, quartier de petites ruelles bondées. On ne passe pas inaperçus, surtout Angie. Le regard posé sur elle est assez déstabilisant, pour elle, comme pour Nels. On s’en sort, un peu perdus, la tête qui tourne. Le cœur serré. On continue à marcher et on décide de rejoindre le coin de notre hôtel, Main Bazaar. Plus détendu. Quelques touristes, des tout frais comme nous, et des “habitués” de l’Inde, très chill out.
Notre deuxième jour à Delhi se résume à quelques courses et une promenade dans Main Bazaar car vers 17h, nous prenons un train pour Jaisalmer, au Rajhastan. 19h de train. Pourtant prévoyants, on s’est tapés une grosse frayeur. Arrivés à la gare de New Delhi avec 1h d’avance, on se rend vite compte qu’en réalité, notre train part de Old Delhi. Course contre-la-montre pour trouver un taxi affichant un prix raisonnable. Une fois dedans, l’erreur. On lui dit: “As fast as you can”. Bon ben…il nous a pris au pied de la lettre. Une course poursuite comme on en voit que dans les films. Un véritable truc de fou. A faire absolument mais à vos risques et périls. Le train? On l’a eut…
Tout ce qu’on vous raconte là est bien joli. Mais, ça pourrait ressembler à une journée basique du touriste, à Beijing ou à Bangkok. Des visites, des hôtels, des taxis… Or, Delhi, l’Inde, c’est tout ce qui se greffe autour. L’ambiance. Le décor. Les odeurs. Les gens. La pauvreté. Le délabrement. L’insalubrité. La nourriture. L’artisanat. On est vraiment dépaysés. On n’avait pas encore vu ça. Le premier jour a été assez difficile nerveusement. On angoisse. On a envie de craquer. Mais, en même temps, on est séduits. Bizarrement. On pense à écourter le voyage en Inde. Puis, on se ravise. C’est dur. C’est fort. C’est prenant. L’Inde, Delhi, ça prend…
…la tête. On vous aborde toutes les deux secondes. Et honnêtement, malgré l’envie de se dire que c’est par gentillesse, l’arnaque, l’envie de faire de l’argent sur notre dos n’est jamais loin. C’est difficile car on veut s’ouvrir. Mais, l’embrouille vient toujours après. C’est oppressant. Surtout pour Nels qui n’aime déjà pas beaucoup qu’on l’aborde…ici, il est servit. C’est difficile de ne pas perdre patience.
…les jambes. On est toujours bousculé, presque écrasé…des rickshaws, des motos, des voitures, des vaches, des gens…DANS TOUS LES SENS. Impossible de se promener relax. Impossible. Le calme est une notion qui ne semble pas exister.
…le cerveau. L’Inde…déborde. D’énergie, de vie, de culture, de musique, de fête, de religion, de visage, de couleur, de pulsion. Un melting pot conjugué au pluriel. Des religions, des cultures…différentes. Ce mix semble coexister parfaitement. Peut-être pas parfaitement, mais cela fonctionne.
…les tripes. L’hygiène n’est clairement pas une priorité. Loin de là. C’est sale. Très sale. Les conditions de vie sont parfois insoutenables. L’état de délabrement des maisons, voiries… est assez hallucinant.
…le nez. L’odorat est souvent mis à rude épreuve. Le nez se crispe, c’est tout le visage qui est tendu…cela semble bête, mais ça n’aide pas à se détendre.
…le cœur. La pauvreté, la mendicité, les nombreux handicaps physiques sont une constante lorsqu’on marche dans les rues de Delhi. C’est difficile de soutenir le regard face à cela. La misère est là, partout. Difficile de fermer les yeux, de ne pas être heurté. Surtout quand il s’agit d’enfants.
…le palais. Le meilleur, pour nous. On adore. On aimait déjà (…grâce au resto de Name notamment. La Vallée du Kashmir – 47 Rue du Page à Ixelles, le meilleur resto indo-pakistanais de la ville, voire du pays – Name, tu peux verser l’argent sur le compte commun). On est conquis. C’est délicieux. Principalement, végétarienne, la nourriture est une vrai palette de saveurs différentes. Des épices, des couleurs, des ingrédients fantastiques. Le tout accompagné de merveilleux paiiin (Naan, Roti…)! Miaaam!
Voici nos impressions après Delhi. Incredible India (slogan de promotion du pays…) est vraiment ajusté. Nos sens sont en éveil de façon permanente. C’est ce qui fatigue et qui émerveille en même temps. Et quant à dire si on aime ou on déteste (car on dit souvent de l’Inde que c’est l’un ou l’autre)…on est, et pas juste pour être originaux, entre les deux. Le plus juste serait de dire qu’un moment magnifique et intense est souvent suivi, et gâché, par un évènement désagréable, et vice versa.
Pour conclure. On est assez d’accord avec John Kenneth Galbraith, économiste de son état, lorsqu’il dit: “l’Inde est une anarchie qui fonctionne”. C’est un peu ce qu’on ressent.
Quelques photos de Delhi. Assez peu, car notre énergie était dévouée à d’autres tâches…plus basiques: marcher sans se faire écraser, éviter une vache, regarder qui nous pousse dans le dos, tenter de passer inaperçus…bref, ce n’était pas toujours évident de sortir l’appareil photo.
C’est ICI.
Nels
Anonyme
mon passage en Inde remonte à 26 ans en arriere.. j'ai detesté.. trop de saleté.. trop de mendicité.. trop d'arnaques.. je pensais que 1/4 de sciecle plus tard, ces "clichés" s'étaient estompés.. pas franchement le cas semble t il !
en fait ce qui m'a le plus rebuté ds cette petite et lointaine approche c'est le fatalisme de cette population, cette complaisance à vivre ds une crasse innomable, a accepter la mutilation forcée ou volontaire des gens en vue d'attendrir le passant.. franchement, je suis trop athée pour accepter qu'on vive ds les conditions que j"ai vu, pour raisons philosophiques ou religieuse..
sans parler des castes..la pauvreté absolue entre l'eoroport et Bombay et la richesse physique-concrete et culturelle des castes superieures rencontrées ds le plus grand hotel de Bombay..
j'ai qud mm 3 bons souvenirs : 1 chauffeur de taxi - caste moyenne- tres sympa et qui essayait de bien s'en sortir.. un spectacle de danse clasique ..1 seule danseuse.. grace irreelle.. et sud extreme de l'inde : Trivandrum.. description rapide : maÏS GRILL2 SUR LA PLAGE.. DELUGE DE FLEURS DE JASMIN et autres dans les rues.. concerts de klaxon et embouteillages..incroyable ( Paris est une pte ville calme à coté de ce que j'ai vu).. bouffe tres bonne mais nom du resto ?? je me rappelle aussi de femmes dans la rue.. tres simples mais tres belles..
au final ne ne retournerai pas en Inde..
bisouss kathy ( et vous avez qud même la 'baraka' pour vous etre sorti du guêpier de votrearrivée ! vive les Portugais..qui n'ont peur de rien !!!
26 février 2011 à 08:38
Anonyme
Salut les globe-trotters, je suis toujours émerveillé par vos commentaires: de forts beaux textes, très imagés, vifs, précis, gais, marqués d'une très belle culture et qui laissent passer toutes les émotions ressenties. J'ajouterais aussi des photos magnifiques qui nous permettent de vous accompagner. Concernant l'Inde, j'y retrouve ce que j'ai ressenti lors de la vision du film Slumdog Millionnaire.
Il y a qq temps j'ai regardé les photos avec Diego sur les genoux. Il s'étonnait de ne voir de photos qu'avec Angie ou Nels. Je lui ai expliqué que c'est parce que l'autre prenait la photo. Puis, un peu plus loin, une photo avec vous 2!! Il demande: "mais qui a pris la photo?" Là, j'ai pas pu répondre... Donc, la prochaine fois, il faudra aussi photographier le photographe;-)
Bonne continuation.
Je vous embrasse
Philippe
26 février 2011 à 15:01
Malik
Merci pour les photos...Je vois que vous avez croisé Consul (bandana pourpre, démarché décidée)...
Bizzz les cocos!
28 février 2011 à 10:26
Caro
Après le coup du Visa, et ce que je viens de lire, je me demande ce qui pourra encore vous "stresser" en Belgique !!
D autres paysages s annoncent... Bizz
1 mars 2011 à 09:01
Angie et Nels
Merci pour vos commentaires et expériences. C'est toujours un plaisir de vous lire et de sentir que vous nous suivez!
18 mars 2011 à 18:17