Notre tour du monde...

Notre bilan de l’Inde & du Népal

Ce bilan n'est pas une étude sociologique…juste quelques impressions (après un mois de voyage)...forcément subjectives, probablement généralisatrices et réductrices.

Inde

Quelques stats:

- 7 étapes, en commençant par Delhi et en passant par Jaisalmer, Jodhpur, Jaipur, Agra, Khajurâho pour terminer à Vârânasî.

- Arrivée en avion de Bangkok, départ en train et taxi en passant par Sunauli pour le Népal.

- 15 nuits/14,5 jours. 1 jour et 1 nuit de moins que prévu à cause de notre problème de visa.

- 7 trains pour de longues distances dont 6 de nuit avec un total de 64h de trajet. Un taxi pour rejoindre la frontière et une multitude de rickshaws.

- Un budget de 17,17€ par jour et par personne, dont 10% consacrés au transport et 34% au logement. L’Inde est vraiment un pays bon marché.

- 5,63€ pour la chambre la moins chère au Lakeside Hotel à Khajurâho et 13,70€ pour la plus chère, à Jaipur, pour l’Atithi GH.

Quelques banalités

notre destination coup de cœur: Jaisalmer et Vârânasî…à égalité.

notre logement préféré: le Heaven’s Guesthouse à Jodhpur.

notre resto préféré: le Only You à Agra.

notre plat préféré: les merveilleux aloo chaat vendus par un petit commerçant ambulant à Assi Ghât, à Vârânasî. Mais, il y en a d'autres. On a adoré la cuisine indienne.

la société indienne semble laisser une place très marginale à la femme. On est dans un monde masculin. On l'a notamment ressenti dans les hôtels où il était commun de voir une demi-douzaine d'hommes gérer l’hôtel de A à Z. On se souvient également d'un concert à Vârânasî, la veille de Maha Shivaratri, où pendant des heures, de notre terrasse, on observait des centaines d'hommes se rassembler et faire la fête...pas une femme! 

de nombreuses religions coexistent en Inde. Ce n'est pas unique. Ce qui l'est plus, c'est la ferveur religieuse que l'on ressent. C'est épidermique. Mention spéciale pour les Jaïns que nous avons totalement découverts.

dès qu’un commerce a du succès, il est copié par des dizaines d’autres…avec le même nom. C’est ainsi qu’on se retrouve avec d’innombrables German Bakery (depuis quand les allemands sont-ils réputés pour leurs croissants en plus?) à Main Bazar, le quartier touristique de Delhi.

les jeunes enfants sont souvent maquillés de façon très étrange, sous les yeux. Les traits de couleur noire sont forts et ont pour but de les rendre plus laids. Car la beauté attire le regard donc la convoitise, et par extension, le mauvais œil

les garçons ont pour habitude de se prendre par la main (un peu comme dans les pays du Maghreb). D'une façon générale, ils sont très tactiles et n'hésitent pas à s'enlacer.

lorsque vous discutez avec un indien et que ce dernier acquiesce...il dodeline de la tête. Et pas qu'un peu. Au début, ça peut être déstabilisant. Mais, on s'y fait et on apprécie même! Car on a remarqué que lorsqu'ils le font, ils sont sincères. C'est-à-dire que lorsqu'ils mentent (ce qui arrive assez souvent...bizness is bizness)...ils ne dodelinent pas. Théorie totalement subjective.

c'est le premier pays où nous ressentons de l'insécurité. En ville évidemment. Le danger n'est probablement pas réel, mais le caractère tactile de leur “communication” et le chaos qui règne en rue peuvent générer ce climat oppressant.

dans la rue, c'est réellement le désordre le plus total. Trottoirs cassés, égouts à ciel ouvert, vaches et autres animaux, déchets, un monde fou, des véhicules dans tous les sens, des klaxons en permanence. On s'y fait. Et c’est même amusant! Une mine d’or pour les photographes! Toutefois, être dans la rue demande toujours un petit effort nerveux, de concentration et de “zen attitude”. On peut vite se sentir oppressé, ce qui fait qu’on se fatigue plus vite qu'ailleurs. C'est un peu comme marcher dans un centre commercial le premier jour des soldes. See?

tout se désordre est beau. Car il est agrémenté de couleurs, de saris, de sourires, de surprises...

moktai kofta, nan, raita, tandoori, masala gost, aloo jeera, dal makhni, byriani, tchaï, lassi, paratha, kofta, thali...que du rêve pour nos papilles.

l'Inde c'est également des éléments de modernité dans une société “médiévale”. Quel contraste.

les hommes sont très "seventies". Comme on peut se l'imaginer. Les fringues, les coupes de cheveux, les attitudes, leur accent anglais...

on s'est dits: "la Chine c'était quand même plus soft, hein...?!"

difficile de faire confiance à cause des arnaques ou "tentative de"…permanentes! Avec plus de temps, on aurait pu s’aventurer hors des "routes touristiques"...les relations y sont probablement plus saines.

les transports en commun, c'est une véritable expérience. Surtout le train. A titre de comparaison, la Chine c'était très organisé.

la cuisine végétarienne est reine en Inde (du Nord). Et vu les conditions d’hygiène, on se dit que c’est mieux ainsi. Mais plus important que ça, elle est délicieuse, riche et variée.  

les indiens mâchent du tabac. Ce qui rend leurs gencives très rouges...ça peut faire flipper, un soir au détour d'une ruelle sombre.

l'Inde, c'est pas cher. C'est évident. Mais, il faut le répéter.
 
le cricket est le sport national. Nous étions en plus en pleine coupe du monde. On sent que tout le monde est impliqué. Plus que les matchs, ce qui semble les intéressés est la victoire finale de leur pays. D’autant plus si le Pakistan peut être évincé au passage.

à Agra, on a mangé des frites succulentes. A plusieurs reprises. Meilleures qu’au pays de la frrrite!

les vaches sont partout. C'est pas un mythe. Et elles sont reines.

les indiens adorent mettre de la musique à fond, tout le temps et partout. Leurs GSM n'arrête jamais. Dans le train, à 6h du mat’, c’est légèrement énervant!

On a testé…

le train à couchettes: C'est de la folie. On n'a testé que les classes les moins chères. Une banquette pour 3, partagée par 8 personnes. La propreté n'est pas une priorité. La musique à fond. Bref, c'est hyper folklorique et au final, c’est une bonne expérience.

une nuit à la belle étoile dans le désert: Magique!
 

une confrontation avec des rats: Une épreuve traumatisante pour Nels! Mais qui est peut-être salutaire. Passer plus d’1 heure entouré d’énormes rats affamés est probablement la meilleure thérapie contre la phobie des rongeurs. De là à le recommander…n’exagérons rien!

les tailleurs indiens: Non pas pour un beau sari pour Angie, ni pour un costume pates d’eph’ couleur saumon pour Nels, mais bien pour recoudre le daypack de Nels! Pas cher, efficace et rapide. 


le dromadaire: On recommande bien entendu de le tester. On déconseille toutefois les trips au long cours à dos de dromadaire à tous ceux qui tiennent à leur postérieur et à leurs adducteurs.

la course contre la montre en taxi “comme dans les films”: Génialissime! Dangereux, très dangereux, mais des sensations uniques.

une confrontation avec un singe: Conseil: Ne jamais manger des bananes à proximité d’un petit groupe de singes affamés. La bagarre fut rude, mais ils n’ont pas eu les bananes…non mais!

la ville magique “Vârânasî": On avait entendu tellement de choses (négatives et positives) sur cette ville. Notre sentiment est vraiment positif! Cette ville exerce réellement une attraction sur ses visiteurs. Plus qu’ailleurs en Inde, on a été séduits. Plus qu’ailleurs, on a laissé aisément de côté les aspects négatifs du pays. Bref, immanquable.
 
le petit coup de tête d’une vache: Elles ont la priorité. Angie s’en souviendra la prochaine fois.

le Taj Mahal: Très touristique, mais malgré cela (et la pluie), c’est un lieu unique…
 
 
Népal

Quelques stats:

- 13 étapes, en passant deux fois par Pokhara et en terminant par Katmandou. Toutes les autres font partie du trek.

- Arrivée par voie terrestre d’Inde, via Sunauli, départ de Katmandou en avion vers Hong-Kong.
- 16 nuits/16 jours dont 11 consacrés au trek.

- 2 seuls bus de longue distance et 1 petit avion entre Jomsom et Pokhara. 1 trajet en 4x4 et quelques-uns en taxi.

- Un budget de 19,85€ par jour et par personne, dont 25% consacrés au transport (le vol en avion fait exploser le budget transport) et 19% au logement. Comme l’Inde, le Népal est peu cher.
 
- 0,98€ pour la chambre la moins chère dans plusieurs lodges sur notre parcours de trek. 8,60€ pour la plus chère, à Pokhara, pour le North Face Inn.

Quelques banalités

notre destination coup de cœur: le col du Thorong La…forcément un lieu inoubliable pour nous.

notre logement préféré: l’Himalayan Hotel à Upper Pisang pendant le trek. Un endroit des plus rudimentaires. Mais, la beauté des lieux, le sourire de la “patronne" et de son fils…puis ce qu’on ressent en y accédant…en font un lieu unique.

notre plat préféré: le steak de Yak à Jomsom.
 
notre petit-dej’ préféré: Du thé, du porridge et “les jours de fête” une banana pancake. Préféré peut-être pas, mais le plus consommé, ça c’est sur.

malgré tous les points communs entre l’Inde et le Népal, on a ressenti de réelles différences entre ces deux pays. Le contact, le feeling est différent. Evidemment, c’est intimement lié à notre parcours personnel et aux différences entre celui de l’Inde et celui du Népal. Beaucoup de villes en Inde , le trek et les villages au Népal.
 
on était étonnés de retrouver des pizzas et des hamburgers dans des lodges à plus de 3000m d’altitude. Pourtant, c’est le cas. Le Népal est un pays habitué à recevoir des étrangers depuis de nombreuses années.
 
être entourés de ces géants (Machhapuchhare – 6997m, Annapurna II – 7937m, Annapurna I – 8091m, Ganggapurna – 7455m,  Annapurna III –7555m) est une expérience incroyable. Ils imposent le respect. On s’imagine les grimper. On voudrait en voir d’autres, des plus grands encore. Voir les plus célèbres 8000m…un jour!
 
après avoir accompli notre petit exploit (à notre niveau), on était éreintés. On ne pense qu’à se reposer, à un bon bain chaud. Mais, très vite ce sentiment laisse la place à la nostalgie de ces moments uniques de “souffrance”. On ne pense qu’à y retourner. Grimper plus haut. Après un 5000, on veut un 6000…et ainsi de suite. Nous comprenons mieux ceux qui se lancent dans la douce folie de grimper les plus hauts sommets du monde. Ce n’est pas juste une folie. C’est le besoin de ressentir à nouveau ces sensations uniques. S’abandonner à la montagne. S’y perdre. Tout oublier pour ne poursuivre qu’un objectif: atteindre le sommet.
 
plus on grimpe, plus les prix grimpent. Logique vu la difficulté d’approvisionnement. Mais, tout cela reste très abordable pour les chanceux que nous sommes.
 
les rencontres. Soit on a eu de la chance, soit ce type de lieux ”d’efforts” rapprochent. Ou un peu des deux. Ce qui est sur c’est que nous avons fait plein de belles rencontres. Pour un bout de chemin ensemble ou juste pour un tchaï. Bon, ‘faut être honnêtes, ‘y a pas mal de boulets aussi…
 
on a été choqués de voir des pseudos-trekkeurs en pleine forme, se faire porter leurs sacs. En plus, on a l’impression que moins ils portent plus ils trimballent d’affaires. Le pire? Ce sont des ”enfants” d’à peine 18 ans qui se tapent ces charges énormes. Ils ne sont pas du tout équipés pour la montagne. Il n’était pas rare d’en voir avec plus de 2 ou 3 sacs sur le dos et la tête (une corde reliée aux sacs est attaché à leur front pour soutenir les volumes). Et dire qu’après, ces pseudos-trekkeurs se vantent d’avoir “grimpé” ci et là…
 
le MAM. Le fameux mal aigu des montagnes. On en a beaucoup entendu parlé. On la craint. Mais, heureusement, nous ne l’avons jamais vu. Une bonne acclimatation et beaucoup de soupes à l’ail.
 
il suffit de voir nos photos pour se rendre compte de la beauté de ce pays. Sans parler, des petits villages perdus dans la montagne. Et encore…nous n’avons vu qu’une infime partie de ce trésor. A voir les photos des Karmich dans le Mustang (royaume situé au nord-est du Népal, autrefois indépendant et interdit aux étrangers)…
 
la gentillesse et la simplicité des locaux est attachante. Même si le tourisme de masse tend toujours à dénaturer les “lieux” où il pénètre.
 
On a testé…

les lodges de montagne: C’est rudimentaire. Une pièce, deux planches de bois et un “matelas”. Le froid, la douche froide ou carrément le seau. Mais, surtout le poêle dans la “restaurant”! Inoubliable…
 
le trekking: Une grande première pour nous. On a découvert tellement de choses qu’il est impossible d’en faire la liste. Tant de bons moments, tant de belles surprises…que nous n’avons qu’une certitude: on recommencera! Surtout après avoir lu et vu les photos du parcours des Karmich (qui après nous avoir quittés, on facilement vaincu le Thorong La pour s’attaquer au préservé Mustang, avant de se rendre dans la région de l’Everest, pour faire le trek du camp de base de l’Everest, plus un sommet à plus de 6000m! Chapeau…).
 
5416m: C’est énorme pour nous, sachant que le plus haut sommet atteint avant celui-ci était le toit de l’immeuble à 12 étages de Choum.
 
le passage d’un col: Beaucoup d’efforts…très vite oubliés pour laisser la place à une joie intérieure indescriptible. Atteindre ces quelques drapeaux au sommet…le premier regard jeté sur eux est tellement fort…une délivrance! Très fort.
  
un vol en “coucou”: Aucun souci… Vu la taille de l’engin, on a tendance à stresser davantage. Mais, 15 minutes, ça file. C’était juste dommage de ne pas avoir pu profiter pleinement de la vue sur les montagnes à cause des nuages.
 
le reiki et le yoga: Merci à Karline pour ses démonstrations de Reiki. C’est toujours difficile d’évaluer les effets réels de ce type de “méthodes”. Quelle est la part d’autosuggestion? Quoi qu’il en soit, la soif de Nels d’en savoir plus, de '”yoguer” et de méditer, n’a fait que croître…
 
la marche avec des bâtons: Indispensable. Comment a-t-on pu marcher autant d’années sans? Même en ville, on devrait en avoir… Par contre, n’oubliez pas d’enlever les petits capuchons en plastique sur la pointe…au risque de passer pour des amateurs…
 
le mouchoir en tissu: Pour ne pas gaspiller le papier et éviter les déchets en altitude.
 
le cordonnier népalais: Un pro. Il a réparé nos deux grands sacs en quelques minutes. Pourtant avant lui, personne ne s’était mouillé. Est-ce que ça tiendra? Le temps nous le dira…

Pour conclure…

Difficile de conclure sur ces deux pays. L’Inde, d’abord. On a souffert. Au début, surtout. On se demandait comment certaines personnes pouvaient adorer ce pays. Où le désordre et les ordures semblaient régner.
Puis, au fil du temps, on s’est détendus. On a commencé à comprendre certains codes. Et c’est la clé: comprendre les codes de cette société à part. Mais, pour cela, il faut du temps (que nous n’avions pas). Prendre son temps. Ne pas se contenter des villes, des lieux “à visiter”. Plus qu’ailleurs, il faut se perdre. Au Nord. Puis, aller en Inde du Sud. Sans oublier l’extrême nord.
 
Nous sommes arrivés à la conclusion que l'Inde est un pays qui ne se visite pasil se vit. C’est probablement vrai partout. Mais, ici, c’est encore plus vrai. C’est un monde à part. Il prend aux tripes. Prend la tête aussi. C’est parfois un combat pour préserver son espace personnel. Pour exister.
 
On dit souvent que l'Inde, c’est l’amour ou la haine. Difficile d’être d’accord, car nous n’arrivons pas à trancher cette relation. Nous sommes entre les deux. On peut juste dire que ce pays est fort. Qu’il ne laisse pas indifférent. Qu’il n’est pas facile. Qu’on n’oublie pas certaines mésaventures désagréables, certains sentiments négatifs. Qu’après un bon moment, vient souvent un moins bon…
Mais, qu’en contrepartie, on ressent une forte attraction. On sait qu’il reste tellement de magnifique choses à y découvrir. Prendre son temps pour s’écarter des grandes routes, se poser dans un village, se perdre à la campagne. Comprendre les codes. Non, sans cette appréhension caractéristique des “expériences” chargées en adrénaline…
 
Bref, oubliez l'Inde si vous voulez passer des “vacances”. Si vous avez 3 semaines et que vous voulez visiter un pays. Passez votre chemin!
Par contre, vous avez quelques mois devant vous, vous avez envie d’apprendre et découvrir des choses nouvelles. De vous enrichir, d’en prendre plein la tronche…? Achetez un billet pour Delhi.
 
L’Inde se vit et c’est puissant!
 
Et le Népal? C’est notre chouchou. On ne pourra jamais oublier ce que nous y avons vécu. Des moments extrêmement forts de notre tour du monde. Ce pays est magnifique. Les gens y sont extraordinaires.
On ne peut que conseiller de faire un trek pour entrer en communion avec la nature et tomber définitivement amoureux de ce pays!
C’est au Népal que nous nous imaginons bien passer quelques semaines, voire quelques mois…bénévolat, travail dans une ferme, visites, treks…il reste beaucoup à y faire!
 
Angie & Nels

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