…dans le dernier épisode, ils prenaient le bus couchettes de Sapa à Hanoï et arrivaient à destination à 4h30, lorsque…

En fait, rien de spécial. ‘fin si. 4h30 dans une gare hors du centre ville mais dont on ignore la localisation, dans une si grande ville…ça laisse dubitatif quant à nos chances de démarrer la journée sans se tromper.
Faut croire qu’on est rodés parce qu’en prenant un bus à l’instinct et avec à l’aide d’un contrôleur sympa (et bien réveillé)…on était dans le centre en 5 minutes et 10.000 dongs plus tard. Pourquoi est-ce intéressant? Car Hanoï est une ville qui commence à vivre très tôt et son réveil est juste…étonnant.

Dans les rues encore sombres, les premiers marchands de fruits s’installent, les premiers klaxons retentissent…le soleil se lève doucement. Quelques pas plus loin, on se retrouve devant le repère de la ville, le lac Hoan Kiem dont la légende raconte qu’au XV° siècle, le Ciel aurait donné à l’empereur Le Thai To une épée magique qu’il aurait utilisé pour chasser les chinois. Une fois la paix revenue, une tortue géante en or se serait emparée de l’épée et l’aurait emportée dans les profondeurs, avant de la restituer à ses propriétaires divins…d’où Ho Hoan Kiem…le lac de l’épée restituée et non le lac de la tortue géante.

Autour du lac, c’est déjà (il est 5h30) l’effervescence. Des joggeurs, des marcheurs, des adeptes du Taï Chi, des adeptes du “j’fait-des-mouvements-n’importe-nawak-mais-ça-me-fait-du-bien”, des fans du “on-se-met-à-la-queueleuleu-et-on-se-tapote-le-dos”, des jeunes, des vieux, quelques occidentaux, des curieux, les premiers commerciaux, des sportifs…en pyjama…bref, c’est très sympa de se poser et d’observer ce petit monde évoluer au bord du lac. Sur la route, il n’est que 7h, mais déjà les innombrables 2 ou 3 roues ont envahit la ville. C’est hallucinant…

Cette ville est belle. Bruyante mais bourrée de charme (comme disent les d’jeuns…elle a un gros gros charme). Mêlant les cultures asiatiques et européennes. L’histoire ancienne, la modernité et l’héritage colonial coexistent parfaitement et forment un tout…superbe. Impossible de s’y promener sans s’intéresser à l’histoire de la ville, et plus largement à l’histoire récente du Vietnam…des décennies de colonisation française, la montée du nationalisme et la naissance du communisme vietnamien menée par Ho Chi Minh, la présence japonaise, l’indépendance, la guerre d’Indochine, la défaite française à Dien Bien Phu, la séparation nord/sud, la création du FNL (Front de libération du Vietnam du Sud), l’intervention américaine aux côtés de l’armée sud-vietnamienne, l’offensive du Têt et la bataille de Khe Sanh, 10 années d’une guerre ravageuse, la défaite américaine, la prise de pouvoir communiste, les guerres contre les Khmers rouges et la Chine…bref, on vous renvoie vers les bouquins spécialisés (ce qui est également intéressant c’est de se remettre en tête les images des nombreux films américains sur la guerre du Vietnam - Platoon, Apocalypse Now…). Les traces de cette histoire récente sont encore palpables dans certains détails: les magnifiques maisons de style colonial, 60% de la population vietnamienne a moins de 30 ans (plus de 4 millions de civils tués pendant la guerre), les différences sociales et culturelles entre le nord et le sud, les baguettes et autres pâtisseries française, l’alphabet latin, la présence éparse de la langue française,…

Revenons à nos histoires. Après cette arrivée matinale, une sieste sur un banc, une promenade dans le quartier français, une négociation de chambre au Hanoï Backpackers Hostel, une re-sieste dans la chambre cette fois-ci,…nous étions d’attaque pour un bon repas vietnamien…un jambonneau moutarde et pomme de terre en chemise au resto Le Petit Bruxelles (derrière la cathédrale Saint-Joseph). De temps en temps, ça fait du bien de se sentir à la maison et de pouvoir crier après avoir manger: “Heyyy Jeff…mets un peu une drache ici une fois…!”.

Notre deuxième journée fut tout aussi envoutante. Hanoï exerce une vrai attraction sur ses visiteurs. Levés à l’aube, on s’est lancés dans un parcours conseillé par le Lonely, à travers la vieille ville située au nord du lac Hoan Kiem et à l’ouest du fleuve Rouge. Ici, la street life est encore plus impressionnante qu’ailleurs. On fait tout dans la rue…manger, boire, dormir, jouer au badminton (avec ou sans raquettes)…c’est étonnant et très agréable à observer. Malgré la pluie, la circulation chaotique et le bruit (on se répète…mais la ville est vraiment bruyante), on a pris beaucoup de plaisir à flâner et à s’imprégner de l’ambiance locale. Notamment, dans les “36 rues” (en réalité plus de 50) consacrées chacune à la vente d’un produit: la rue des tapis, rue des orfèvres, rue des bols en bois...
C’était également l’occasion de se poser sur l’un de ces mini-tabourets en plastique qui envahissent les trottoirs et de déguster une bonne bière Bia Hoi, en observant l’architecture des bâtiments. Pas de buildings ici. Des maisons coloniales, des couleurs vives, des façades allongées et fines (astuce trouvée pour payer moins de taxes foncières), des arbres et des plantes partout, du linge qui pend…
En fermant les yeux (c’est une image…parce que pour bien le voir il faut les ouvrir), on se croirait parfois dans une ville méditerranéenne ou même à La Havane. Le soleil (en tous cas lorsque nous y étions) en moins et les vietnamiens en plus.

Notre séjour nous a également permis de faire quelques achats (de l’artisanat et des All Star pour Nels à 7€), d'acheter quelques cartes postales et envoyer un colis, d’aller chez le coiffeur pour Angie (juste la frange…trouillaaarde), de visiter le temple de la Littérature (sans grand intérêt selon nous), le mausolée de Ho Chi Minh (omniprésent au Vietnam comme Mao en Chine), de soigner une petite crise intestinale d’Angie et de se promener encore et encore.
Puis, nous avons eu l’occasion d’aller voir le théâtre de marionnettes sur l’eau. Nels y a été un peu forcé…mais au final…c’est vraiment très amusant. C’est court, et le show est mignon. Les différents actes content diverses scènes de la société traditionnelle vietnamienne. L’ensemble est accompagné d’une musique live époustouflante. Un orchestre comprenant en son sein un joueuse de Dan Bau (instrument traditionnel monocorde). C’est ensorcelant. Tellement… que la légende dit que les jeunes filles dans les villages ne pouvaient écouter ces mélopées afin d’éviter qu’elles ne tombent folles amoureuses du musicien. Un extrait pour vous en rendre compte…


Enfin, au niveau culinaire, on s’est régalés. Il faut quand même dire que depuis le Sichuan en Chine…on mange presque uniquement local et que c’est plutôt bon. Le Vietnam (attention…arrivée imminente d’une phrase à haute influence économique) s’insère parfaitement dans cette courbe ascendante de notre satisfaction alimentaire. A Hanoï, on a eu la bonne idée d’aller dans un restaurant très sympa: le Quan An Ngon. On y a été deux fois et on y a dégusté pas mal de bons plats: le Co’m Càn Gà Chiên Tôï (des ailes de poulet à l’ail), les Nem Cuôn (des rouleaux de printemps à la saucisse de porc aigre et à la papaye verte), des Nem Cua Bê’ (des nems – rouleaux de printemps frits - au crabe), du Cà Thu Nu’òng Muôi Ò’t (du maquereau grillé au chili et gros sel), des Sùò’n Nu’òng Muôi Ò’t (des côtelettes de porc à la citronnelle et au chili) et en dessert un succulent Chè Chuô’i Hâ’n (de la banane cuite dans un lait de coco)…mmmh! Puisqu’on discute bouffe…on conseille également la chaine de restauration rapide (vraiment rapide…) Pho 24. On y déguste (selon certaines sources dont on préfère taire le nom par peur de représailles) les meilleurs soupes de nouilles de riz (les Pho) – au bœuf, poulet ou légumes – de la ville. Nous, on a aimé!
On y a également découvert le Rice Wine maison (apporté par la table à côté de la notre…dans une petite bouteille d’eau…original) et le “vas-y-qu’on-trinque-toutes-les-2-minutes-histoire-d’en-boire-un-max-et-de-fini-torché”!


Hanoï est certainement l’une des villes les plus sympa d’Asie du sud-est. Mais, après 3 jours non-stop…on était cuits! Donc, un bus et ça repart. Direction l’île de Cat Ba…à 4h30 à l’est de Hanoï.

Quelques brèves…

…le Toni & Guy hanoïen est pas mal…mais plus pour croiser des stars (on ne sait pas qui était cette élégante dame…mais sa voiture était bien une Porsche Panamera avec chauffeur) que pour couper des franges. Elle est (dixit Angie) de travers. Pas la star…la frange. La dame était à l’endroit.

…le Hanoï Backpackers Hostel est pas mal…pour les backpackers, mais quand même un peu cher pour les chambres double. Il y a pas mal d’autres petits hôtels sympa dans le coin de la cathédrale Saint-Joseph.

…les vietnamiens sont vraiment sympas...pas mal de rabattage touristique...mais, rien de méchant! On vous l'assure...sur ce point...le Vietnam ce n'est pas la Chine!

…quelques premiers dommages collatéraux:

• - la souris à rendu l’âme. On a fait l’acquisition d’une superbe souris de marque INXUS.
• - les écouteurs de Nels ont lâché. Achat d’écouteurs de la marque chinoise SHE, très confortables (ça vaut quasi des Shure…pour 1/150 du prix)
• - la nouvelle la plus triste, Nels a paumé (probablement lors d’un de nos déplacements hyper chargés) ses lunettes, à la valeur affective inestimable (et à la valeur pognon suffisamment estimable pour que ça fasse mal). Après quelques recherches infructueuses et une dizaine de minutes de déboussolement, Nels aurait déclaré: “Bouddha n’a-t’il pas dit un jour, après un repas avec ses disciples (chez Mac Do’ selon certaines sources) que la valeur d’un bien matériel n’est rien devant  la paix intérieur retrouvée, avant d’ajouter qu’il reprendrait bien un Big Mac sans cornichons…”. Nels se serait ensuite mis en position du lotus, aurait décollé du sol de quelques centimètres et aurait dit à Angie (très inquiète et triste de cette perte): “Why it is…?”.

Pictures? This way...ICI

Nels