Notre tour du monde...

Buenos Aires

Nous poursuivons notre triptyque citadin. Après Santiago et Valparaíso, au Chili. Buenos Aires, capitale argentine.

Pour y parvenir, une mécanique bien huilé. Colectivo vers le terminal de bus de Valparaíso. Un autocar de la compagnie Pullman vers Santiago. Presque 2 heures. Débarqués à la gare de Pajaritos, on emprunte la liaison pour l’aéroport. Rangement des sacs, check-in, shopping, Starbucks, douane et survol de la cordillère des Andes. 50 minutes.
Atterrissage à Mendoza. Argentine. Taxi vers le terminal de bus. Attente autour d’un lomito et vol de sac à main sous nos yeux (qui n’ont rien vu). 20h. Bus Andesmar, direction Buenos Aires. 1050km plus tard, nous sommes le jour 2. Il est 10h au terminal Retiro au cœur de la capitale. Quartier très pauvre et peu recommandable. Un dernier transport, le métro, avec pour objectif le quartier Abasto.


Nous voilà installés dans une charmante maison du 19°. Façade restaurée, terrasse sur le toit, escaliers métalliques, cours intérieurs. Welcome to the Chill house. Mais on est loin d’être en mode chill. On est au sommet de notre forme, alors on décide de se lancer à l’assaut de la capitale argentine.

Buenos Aires. Parmi les 16 villes les plus peuplées au monde. Au bord du Rio de la Plata. Fondée en 1580 (après deux tentatives infructueuses) par l’espagnol Juan de Garay, sous le petit nom de Santísima Trinidad y Puerto de Santa María del Buen Ayre. La ville vécut de nombreux siècles dans l’ombre de Lima, capitale de l’empire espagnol. Ce n’est qu’à la fin du 18°s que Buenos Aires acquit un statut plus important, donnant lieu à une période de forte expansion.
La ville est, aujourd’hui, le cœur financier, industriel, commercial et culturel de l'Argentine. Et son port, l'un des plus actifs au monde.

Le cœur de la ville, lui, est la Plaza de Mayo. Articulés autour de celle-ci, 48 barrios composent la mégalopole. C’est aux plus célèbres et intéressants d’entre eux que nous nous attaquons.


Notre arrivée en ville, un dimanche, coïncide avec le jour du célèbre marché de San Telmo. L’un des quartiers les plus anciens et les mieux conservés.


Antiquités, tango, déco, musique live, boutiques old new fashion school, branchitude, artistes déjantés et une foule conséquente créent une atmosphère agréable. Un savoureux mélange. Nous déambulons dans ce désordre cohérent et finissons par déboucher sur la fameuse place centrale.


Une première prise de température qui confirme nos infos. La ville possède, effectivement, de grands airs de ville européenne. Conséquence des différentes vagues d’immigration espagnoles, italiennes et françaises. Une architecture mêlant le style moderne et colonial. Une gastronomie fortement italianisée (comme nous l’avions déjà constaté à Mendoza, d’ailleurs). Un agenda culturel débordant.
Et puis, les j. Oui, les j en lieu et place des ll. On parle, ici, un autre espagnol. Déstabilisant, au départ. Mais on s’y fait. On ne dira plus la [cayé], mais bien la [cajé]. Terminé les [desayunos], bienvenus les [desajunos].

Le lendemain, en route pour Palermo. Le plus grand barrio de la ville. Nous y découvrons, d’abord, un succession de superbes rues. Formant des “carrés” (comme partout, d’ailleurs), bordées de boutiques et de cafés chic-branchés. Des magasins splendides. Plus beaux que les fringues qui y sont vendues. Une déco soignée et stylée. Ambiance loft et briques apparentes. Design et old school fusionnent pour donner vie à des intérieurs sublimes. On s’y perd quelques heures. On traverse l’un des nombreux parcs du quartier, avant de rejoindre un Palermo moins classe. Plus populaire. Mais qui reste dans la classe moyenne supérieure.


Nous profitons de notre troisième jour pour parcourir notre quartier à pied. Abasto, le long de la calle Agüero. Un grand centre commercial. Des écoles de tango. Et de nombreuses synagogues barricadées derrière des barbelées (nous sommes dans un quartier casher. Ce qui n’est pas sans nous rappeler les primeurs).

Après une longue marche, nous arrivons à la Recoleta. Quartier très vert, abritant le célèbre cimetière du même nom. Ainsi que bon nombre de musées, universités, bibliothèques et un foisonnement incroyable de statues.
Buenos Aires, c'est grand. Pas étouffant. Mais énorme. Alors, après la marche, on opte pour son vieillot, mais fonctionnel, métro.


Plus avant, nous explorons le microcentro porteño (le nom des habitants de Buenos Aires). Avec ses grands magasins, ses banques et autres bâtiments officiels, ses rues piétonnes, ses hauts buildings…. Ce quartier est délimité par la gigantesque avenida 9 de Julio. L’une des plus larges avenues du monde. 140m de largeur. Ponctuée par l’un des symboles de la ville, un obélisque de plus de 60m de haut.

Notre digression à Buenos Aires nous mène, ensuite, au célèbre barrio de La Boca. Quartier pauvre de la ville qui a su conserver ses maisons typiques et colorées. Néanmoins, ses rues les plus emblématiques sont plus rythmées par les touristes que par une véritable vie locale. Un peu décevant.


Le quartier est également le siège du club de foot de Boca Junior et de son mythique stade, La Bombonera. C’est dans cette équipe qu’El Pibe de Oro lança sa géniale carrière. Diego Armando Maradona. Dieu.


De Dieu au Dalaï Lama, il n'y a qu'un pas. Le 14° du nom, Tenzin Gyatso. Le summum de notre visite porteña. Voici comment tout a débuté.

Installés au bar le Lunapark, non loin du quartier de San Telmo, nous sirotons tranquillement nos Martini Dry. Angie dans une robe peau de pêche à épaulettes Adidas, Nels dans son costume en croco. Les fauteuils, plutôt confortables, nous bercent au son de la dernière compil’ Buddha Bar. Soudain, notre regard est attiré par les gesticulations menaçantes d’un homme au bar. Il semble s’énerver sur le serveur: “No qué’o ‘Odka…Hips…Oun Coin’t'eau”, bafouille-t-il. Nels, maitrisant parfaitement l’espagnol, détache son catogan et s’approche de ce dernier.

De dos, on distinguait un homme chétif, recroquevillé. Flottant dans sa longue tunique pourpre. Seuls ses gestes amples lui donnaient une certaine stature. Une fois face à lui, ce fut le choc. L’homme en jetait. Le teint brillant. Le crâne couvert par une casquette à la mode. Des lunettes de vue tendance. Et puis, cette lumière. Qui se dégageait de son visage. C’est lui…

Le Dalaï Lama. Nous l’invitons à notre table. Ce qu’il accepte après avoir glissé un généreux billet dans la poche du serveur et prononcé quelques excuses. Qu’il ponctua, une fois éloigné, par un doigt d’honneur  et un “…les supporte pas ces chinois”, en direction du bar.

Nous – Alors, Dalaï, qu’est-ce qui vous amène ici? A Buen
Lui – Déjà, ferme-là. Physiquement!
Nous – …nos Aires?
Lui – Je donne une conférence! Qu’est-tu crois…? Ca te défrise, hein?

No
us
– …dans ce bar?
Lui – Mais non, bande de #$%*. J’ai pas le droit de me détendre. Non? …croyez que c’est facile de répandre l’amour sur terre. Avec le ramassis de #*$£%&@ qu’on rencontre…
Nous – …Pas faux, votre Sainteté. Et, votre confér…
Lui – Tu veux pas m’offrir à boire?
Nous – Oui, bien sur.
Lui – Un cognac. Sans glace.
Lui – La conférence?  Le sujet. “De la nécessité de se payer un iPad 2 lorsqu’on a déjà un iPhone?”…
Nous – …?!?
Lui – Nan, j’déconne. Z’avez pas une clope?
Nous – …euh…non!
Lui – Bon, j’m’arrache les jeunes! Voici ma carte. Et n'’oubliez pas…
Nous – Quoi?
Lui – De m’ajouter sur Facebook… Ca marche? Puis, si vous avez du temps à perdre, passez voir mon show! Vachement tôt demain matin. 10h. Allez, bisous les filles!


Légèrement décontenancés, on n’hésite pas une seconde. Le lendemain, nous serons là.

Le sujet de la conférence? “En quête du bonheur en ces temps difficiles”. Rien de plus actuel. C’était extraordinaire. Le message, évidemment. La quête du bonheur, comme but de la vie. La paix et la satisfaction intérieur, comme moyen. L’égocentrisme, en tant que générateur de sentiments destructeurs. L’amour et la compassion, nos véhicules pour tendre vers le bonheur.


Mais au-delà de son discours, c’est son attitude. Sa gestuelle. Sa décontraction. Son langage corporel (et on ne parle pas, ici, du moonwalk qu’il nous avait fait la veille, au Lunapark). Qui ont été un message fort. Marquant. Merci Dalaï.

Avant de quitter Buenos Aires, nous nous offrons quelques bons repas. Dont une dernière viande. Du tonnerre. Un ultime rouge argentin. Quelques pudding, des empanadas, des medialunas, (enfin) d’excellents expressos…


Place à la suite. Mais notre plan de route a été modifié. On ne trace plus vers Iguazu. Pas tout de suite. On s’offre un petit bonus. L’idée a germé en nous, depuis notre rencontre avec Bruno, à Salta.
Nous préparons nos sacs. Quittons la Chill House. Prenons un taxi vers le quartier de Puerto Madero. Le barrio des quais, rénovées en de luxueux restaurants et bars pour la jeunesse dorée porteña. Nous avons rendez-vous avec un énorme ferry. Direction l’Uruguay, via la traversée du Rio de la Plata.

Au revoir l’Argentine. Don’t cry for us… Nous revenons!

Les photos de la mégalopole sont ICI.

Nels

2 Responses Subscribe to comments

  1. gravatar
    tivieux

    Wouaw ! Une étape très religieuse ! Dieu Mara et Dalaï Lama... Bis répétitas...superbes photos ! Que je passe et re-passe avec plaisir...pour les petits détails souvent discrets mais souriants...comme un pot-e Naheem...ou un vin Trappiste... Et je vous ai trouvé le son pour le ketje dans la poubelle :
    http://www.youtube.com/watch?v=WtceXbKIfd0&feature=BFa&list=AVGxdCwVVULXc_QD4f6ude6opjRwVCv7uW&lf=list_related

    2 novembre 2011 à 17:07

  2. gravatar
    Caro

    Super, j ai mis 20 secondes (ca peut être long...) à comprendre que vot'Dalai lama c etait une blague ! Ouai ouai je sais... mais il est tard hé ;o)-
    Bon les zouzous, vous etes à Londres là? Un article sur le nandos alors ? Bon appét ;o)

    4 novembre 2011 à 00:00

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